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Vie, Mar

« Un pauvre crie ; le Seigneur entend » (Ps.33, 7). C’est le thème de ce Dimanche 18 novembre 2018. Non seulement le Seigneur entend le cri du pauvre, mais il répond. Le Seigneur tend la main : c’est un geste gratuit, ce n’est pas un dû. C’est ainsi qu’en fait, nous ne sommes pas appelé à faire le bien seulement à celui qui nous aime. Échanger est normal, mais Jésus nous demande d’aller au-delà (Mt 5, 46) : de donner à celui qui ne peut pas rendre, c’est-à-dire d’aimer gratuitement (Lc 6,32-36). La journée mondiale des pauvres se veut une modeste réponse de toute l’Eglise, dispersée dans le monde, une réponse adressée aux pauvres de toutes sortes et de tous lieux, afin que nul ne croie que son cri s’est perdu dans le vide. C’est dans cette même lignée que nous Famille Paulinienne, nous avons organisé une visite de prière, de partage d’amour avec nos frères et sœurs de la prison de Ndolo, une prison de Kinshasa, la capitale de la RD Congo.

La journée a débuté avec une célébration eucharistique, présidée par le Père Patrick NSHOLE, ssp. Nous faisions une belle communauté d’au moins 100 personnes. L’expérience était toute autre du fait que nous nous trouvions au milieu de la cours sous un grand arbre entourés des différentes confessions qui aussi étaient réunies pour le culte. C’était, comme on dit, chacun pour soi. Le Père Patrick nous a nourris avec une belle  homélie que je pourrais résumer en quelques mots. Saint Paul n’a pas cessé d’annoncer l'Évangile même étant en prison. De même nous ne devons cesser d’espérer, de lire la parole de  Dieu, de la partager et de la vivre de notre vie, prisonnier ou non parce que dans le Christ il n’y a ni prisonnier, ni homme libre. Nous sommes tous fils et fille d’un même Père. Nous attendons tous le grand rassemblement dans le Christ Jésus. Son règne nous atteindra de partout où nous nous trouvons. Nous ne devons donc pas perdre espoir cela malgré l’obscurité et les barrières. Après cette célébration on a pu partager le peut des biens que nous apporté (vivres, habits, mais aussi livres et bibles en particulier...), bien plus la joie d’être chrétien.

Je dois vous dire qu’en y allant, moi de manière particulière et tous les autres, étions animés d’une peur d’une part, des démarches sécuritaire au risque d’y rester, et d’autre part de l’inconnu même qu’il faut rencontrer ou de ne rien savoir sur ce qu’il faut dire pour apporter le réconfort. Nous étions dans une sorte d’incertitude mais une curiosité nous stimulait à avancer. Une curiosité derrière laquelle la joie de l’annonce et de la charité nous renforçait. Ce qui est plus rigolo et même renversant, c’est qu’en sortant de la prison on avait aussi peur. Peur de nous être trouvés plus indignes que nos frères en prison. Je dis « frères » parce la force de la rencontre a fait tomber les barrières de l’inconnu et nous étions en face d’une communauté chrétienne organisée et chaleureuse. Cette rencontre nous a fait du bien et cela dans le plus profond de nous-mêmes.